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Book critics

Le Temps book review

 
Produits structurés lundi 2 novembre 2009
 

Les structurés dans le contexte du portefeuille

Par Emmanuel Garessus
Andreas Blümke publie un livre qui signale le franchissement d’une nouvelle étape dans la littérature sur ces instruments

Dans ses activités quotidiennes à la VP Bank, Andreas Blümke, qui est diplômé de HEC Lausanne, n’est pas un vendeur de produits structurés, mais un acheteur. Cela lui permet un regard critique sur ces instruments. D’ailleurs, le passage sur les reverse convertibles «worst-of» en est la meilleure preuve. L’excessif attrait rencontré actuellement par les reverse convertibles traduit entre autres un manque de connaissances, nous a-t-il déclaré lors d’une interview. Il existe une multitude de possibilités peut-être plus adaptées à la situation de chacun. Mais la majeure partie des privés et institutionnels n’ont pas un savoir suffisant sur ces produits. A son avis, si l’on investit pareillement dans les reverse convertibles, «cela montre qu’en plus des quatre forces universelles de la nature (fortes, faibles, électromagnétiques et gravitationnelles), il en existe une cinquième, la force de l’habitude».

L’ouvrage qu’il publie sur les produits structurés * traduit un changement dans la littérature, un progrès. Après l’étape descriptive et clairement ennuyeuse à la lecture, Andreas Blümke joue le rôle du conseiller, il accompagne, identifie et évite les pièges quotidiens, propose des alternatives. Même dans son introduction aux caractéristiques des produits, il passe beaucoup de temps à expliquer leur fonctionnement non seulement à l’émission mais durant toute leur durée de vie, en fonction des changements de volatilité ou de taux d’intérêt.

Les 350 pages enrichissantes se lisent très rapidement, car le langage est simple, le style dépouillé et les images les plus claires possibles. Preuve que les meilleurs livres de finance n’ont nul besoin de formules mathématiques. Cette approche critique se traduit par de fort intéressantes recommandations en fin de chapitres, sur ce qu’il faut ou ne faut pas faire sur le thème abordé dans les pages précédentes.

Sur le fond, Andreas Blümke apporte une contribution majeure au thème traité parce qu’il ne part pas du produit pour en expliquer les avantages, mais du portefeuille et des besoins de l’investisseur. C’est dans ce contexte que le lecteur découvre la vraie valeur ajoutée des produits structurés. C’est un livre sur le rôle des produits structurés dans le contexte du portefeuille.

Dans son domaine, il innove sur deux points clés. Il montre que «grâce aux dérivés incorporés dans les structurés, le risque de chaque actif sous-jacent peut être modifié à volonté». En contradiction avec les portefeuilles classiques, la forme de la distribution des rendements est définie par le choix du type de produits structurés plutôt que par l’actif sous-jacent. «C’est la combinaison d’options et non pas l’actif qui détermine le risque de l’investissement», écrit-il.

La deuxième grande innovation d’Andreas Blümke porte sur la forme de la courbe de distribution des rendements – en termes de spécialistes, on parle de paramètres de risques «enhanced». On sait que l’ensemble des probabilités de rendements se déploie le long d’une courbe en forme de cloche. La forme de celle-ci et son asymétrie peuvent être utilisées au mieux par l’investisseur pour améliorer son portefeuille. Si l’investisseur a besoin d’un portefeuille qui élimine ou réduise presque à 0% le risque de perte, la courbe de rendements aura la forme d’une cloche dont on ne garde que la partie de droite ­(«right skewed»). Cette stratégie peut être obtenue en investissant principalement en produits avec garantie du capital. L’auteur explique aussi comment le portefeuille de produits structurés peut être diversifié en différentes classes d’actifs et en différentes échéances.

Avec les propositions d’Andreas Blümke, le conseiller en placement ne formulera plus des requêtes qui mènent rarement au choix optimal pour l’investisseur. Des requêtes qui ne conduisent l’émetteur qu’à optimiser le coupon: «Faites-moi un reverse convertible avec une échéance d’un an, 30% de protection et trois actions de l’Eurostoxx 50.» Celui qui structure un produit en conséquence n’a aucune indication du portefeuille et ignore si les actions qu’il choisira sont optimales. Il prend trois actions avec la plus faible corrélation dans sa sélection et le rendement du dividende le plus élevé. C’est donc très discutable.

Avec son ouvrage, Andreas Blümke offre un guide pratique qui arrive à bon escient. Ajoutons qu’il a lancé un blog sur les structurés, www.my-structured-products.com.

* «How to invest in structured products, a guide for investors and asset managers», Andreas Blümke, Wiley, 374 pages.


 

HSBC Marktbeobachter

This article was published in the October 2009 magazine of HSBC's "Marktbeobachter".

Payoff Magazine

This article appeared in the Payoff Magazine of Oct. 2009, shortly after the book launch in Zürich.

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